Chères toutes et tous,
Quelques mots pour notre communauté. Ou nos. Communauté au sens large (celles et ceux qui nous suivent au long cours depuis quelque temps maintenant ; les fidèles des réseaux et hors d'eux ; les amateurs et amatrices de littérature au sens large à qui on est potentiellement en mesure de s'adresser ; les membres d'un espace commun et d'une langue commune ; les camarades humains). Mars sera à vivre sous ce signe : la mise en commun des énergies, le partage des parcours et des visions du monde, le poids du passé dans l'avenir. Commençons par lui, le futur du passé, avec cette anthologie anniversaire saluant la mémoire de la Commune de Paris, 150 ans cette année, par des anticipations de l'époque ou d'après l'ayant prise pour objet, pour épicentre ou prétexte à la fiction, continuations ou uchronies et autres réécritures de l'histoire. Double anniversaire, même, puisque nous fêtons également les dix ans de la collection ArchéoSF dont Demain, la commune ! est l'évènement. Le livre paraît aujourd'hui même et imagine à huit voix, pour le pire ou le meilleur la victoire de la Commune. Et ses conséquences sur la marche du temps.
La marche, justement, est particulièrement présente dans le roman d'Ahmed Slama, Marche-frontière, à paraître le 17. Et de communauté, il en est certainement question aussi. Communautés d'emmigrés, comme le propose le livre, ces exilés du dehors et du dedans qui en sont à migrer d'un pays vers un autre, et d'errer dans ou entre les villes à l'intérieur de ce pays. Car enfin n'erre-t-on pas également en soi-même, en même temps qu'on déplace son corps dans le tissu des villes ? Sans doute. Et des allers-retours dans le temps, le personnage de Marche-frontière saura en faire, reliant les étapes de sa vie à différents moments de sa chronologie, pour tâcher de se construire, marchant, une identité fixe.
Deux livres qui nous portent et nous déportent hors de nos cercles immédiats, dans des mouvements littéraires divergents sans doute, mais pas anachroniques pour autant, tant les désirs liés à l'émancipation des individus d'il y a un siècle et demi et l'urgence des situations pour la jeunesse aujourd'hui (et particulièrement à notre époque pour les plus précaires) sont liés.
Bonne(s) lecture(s),
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