Chèr·e·s toutes & tous,
L'été est une denrée rare, profitons-en ensemble.
On sait avec quel soin et quelle méticulosité on en vient à dresser une liste des livres à emporter avec soi loin d'ici (quel que soit cet ici, et peu importe les ailleurs). Pas nécessairement des romans de plage mais des textes qui comptent et qui savent, aussi, nous animer. Plutôt qu'une énième sélection de titres, et pour saluer la parution de l'essai majeur d'Emmanuel Delaplanche il y a peu, Louis-René des Forêts : Empreintes, nous avons préféré vous concocter un centon. Ou un bouquet de phrases, si vous préférez. Pas forcément les premières, pas forcément les plus punchy. Tout simplement des portes d'entrée dans des livres qui nous sont chers et qui sauront, à votre tour, vous transporter au loin. Pour prolonger le plaisir, il vous suffira de cliquer sur ces phrases. Et de suivre leur langue, le rythme de leur pas. D'entrer dans la danse, quoi. Par exemple les yeux fermés ? Il suffira de vous fier à vos instincts.
Elle habitait une cabane en bois. Vers le fond et au centre, il y avait une cheminée. Une cheminée de briques rouges. Beaucoup de jeunes gens vivaient comme ça. À l’écart du monde électrique.
...les quelques mètres carrés étaient prêts à atteindre la circonférence de plusieurs lunes
Cela sentait l’humus, le feu éteint et le passage des ombres.
Au loin, on dirait un morceau de charbon gigantesque qui sort de la mer, entouré d’un halo tantôt bleu, tantôt violet. Un morceau noir et ligneux, en forme de triangle. C’est un volcan...
Et les étoiles avec une queue, qui se jettent dans la nuit… Toutes celles-là sont des âmes.
Mais après tout, qu’est-ce qu’une nuit ?
Lesté de deux ceintures de plomb, d’une ancre de secours et ligoté de sandows, arrimé sur le pont, il attendra lui aussi : l’océan.
Debout à la fenêtre, ce dernier observe son existence / à la lumière du désespoir absolu, parmi les roches cosmiques des Carpates.
D’un côté, c’est le flanc abrupt de la montagne par où descend, tantôt franchissant un ravin, tantôt traversant une prairie ou dissimulée par des feuillages, la glissière d’eau qui nous amène les troncs d’arbres abattus dans la forêt pourpre sur les hauteurs.
j’ai lu mes lettres fleurir sur mon avant-bras.
C’était jouer le jeu du silence.
J’ai vu avec ses yeux les paysages troués, j’ai écouté pour lui les voix qui traçaient le bord du gouffre où des corps sont jetés.
...et c’est ainsi que passe une nouvelle année, dans un défilement de glace et de mystères puisqu’on se demande sans fin ce qui se passe dessous tout ça, on ne saura pas, c’est tout le jeu.
Le nouveau monde à bâtir ne se trouvait pas au-delà de l’océan mais ici.
au sol où va ton regard et où nul ne vient...
Quant à moi me voici sur la baie. Passe un troupeau de créatures, demi-femmes ou bêtes mugissantes.
Alors allons-y et vidons les rues de leurs voitures, de leurs distributeurs de billets et de leurs affiches périmées, ouvrons une piste de danse à chaque intersection, vibrante de rythmes déchaînés et de rires sardoniques en boucles, en harmonie ou dissonance, chacun selon ses dons, chacun selon son cul.
Le lendemain, alors que je me réveille doucement au son des soufflements apaisés par le nouveau mécanisme, je décide d’aller me promener au vent pour recevoir l’odeur des algues que la marée a déposées sur les rochers, en attendant de les reprendre au soir.
Bonjour, monsieur nuage, comment allez-vous tout là-haut ? Je vais flotti-flottant, jeune fille, car je suis tout plein d’eau.
Nous sommes l’eau, dit-elle.
La poésie mesure aussi l’obsolescence amoureuse
N'hésitez pas à découvrir ces livres, soit dans votre librairie préférée, soit sur notre site internet qui restera actif tout l'été, y compris pour les expéditions de livres papier.
Un bel été à vous,
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