[NOUVEAUTÉS] Il y a le chemin, de Jean-Yves Fick et Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire, de Virginie Gautier 4 octobre 2017 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : , , , , ,

L'esquif grandit. Après Notre désir de tendresse est infini au printemps, et en attendant Nadine Agostini et Philippe Maurel très prochainement, nous publions en papier deux livres qui ont particulièrement compté dans notre catalogue numérique, et comptent toujours aujourd'hui : Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire, de Virginie Gautier et Il y a le chemin de Jean-Yves Fick. Marcher dans Londres est une invitation à la poésie comme mouvement (suivre d'ailleurs son travail d'écriture en errance sur son site Carnet des départs), comme déplacement dans un terrain donné. Un terreau cartographique et visuel qui dépasse le cadre du livre et s'inscrit autant dans la marche (beau souvenir de nos lectures déambulées, sur ce texte, au marché de la poésie 2016) que dans l'écoute. Autre chemin pour Jean-Yves Fick, jusque dans son titre, qui pratique une poésie de l'épure, de l'attention aux gestes, aux mouvements (re)tenus en soi qui nous traversent ou nous transposent ailleurs (une marge ouverte dans l'envers du décor). Comme pour Virginie Gautier dans Marcher dans Londres,  c'est aussi une écriture des villes qui puise (autant qu'elle les déborde) dans les flux photographiques pour nourrir sa rythmique (et inversement). Il s'agit également d'un prolongement de son travail (remarquable de régularité et de justesse) de son site Gammalphabets. Deux très belles portes d'entrée dans l'effervescence des écritures poétiques sur le web, dont il est notamment question dans notre série d'articles autour de la collection (les deux premiers volets sont en ligne, le troisième paraîtra ce vendredi).

À noter : Virginie Gautier et Jean-Yves Fick accompagneront Fred Griot à la librairie L'autre livre le 26 octobre prochain, pour une soirée de poésie qui s'annonce belle. Venez.

Imaginons une géographe qui aurait étalé devant elle les plans des villes. Toutes. Villes actuelles, futures, passées, fantasmées et réelles.

Les plans se frôlent, ils se chevauchent, se dédoublent.

La géographe observe ce qui surgit, accroche, glisse, vit et meurt.

Tout ce qui fonde les villes, leurs mémoires, les traces inscrites et effacées.

« Au début on n’ose pas y toucher. Puis on y met un pied, doucement, comme sur un sol nouveau, un petit monde. »

Elle examine, dessine. Tire d’autres plans, plus fructueux, plus indociles, terribles et interrogatifs, gorgés de notre histoire, avec nos migrations, nos quêtes, notre présent. « Cette ville, elle a mangé de nous des morceaux entiers. Et ce qu’elle n’a pas pris, on le lui a donné. »

Virginie Gautier est cette géographe. Son écriture est une traque, une percée qui sonde le plus particulier, le plus universel. Elle dit qu’ensemble nous sommes la ville mouvante, fuyante, toujours en construction.

« On dit je suis d’ici. On est d’un autre temps, qui échappe. Autant dire d’ailleurs, autant dire de plus jamais. »

88 pages

ISBN papier 978-2-37177-497-1
ISBN numérique 978-2-37171-016-0
12€ / 4,99€

 Vous pouvez commander ce livre directement sur notre boutique (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (AmazonPlace des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-497-1, distribution Hachette Livre.

La poésie adopte volontiers l’allure d’une figure penchée, elle vient volontiers s’arrêter et regarder avec attention, compassion, tout ce qui est là, au bord du chemin. Chemin individuel, unique, que Jean-Yves Fick fixe ici, avec une grande délicatesse. On pense aux plaques photographiques, plaques sensibles, où des pans de réel s’impriment.

Un vieil homme attend sur un banc et il a posé ses béquilles. Un train, une foule indifférente, la pluie, des fruits sur les marchés…

Ce à quoi l’œil de Jean-Yves Fick s’accroche n’est pas tonitruant, mais modeste et commun à tous, essentiel. C’est le prisme de l’écriture augmenté d’une substance vivante qu’il lui insuffle : sa foi envers les mots, et comment rendre, en soi et vers les autres, tout ce qui fait entaille, constat, souvenir, captation.

Ses photographies, elles aussi, savent dire ce peu, ce rien, caché dans les images.

On connaît le travail de Jean-Yves Fick sur la langue et l’image, par son site, Gammalphabets. On le retrouve ici, porté à une tension extrême.

Christine Jeanney

200 pages

ISBN papier 978-2-37177-424-7
ISBN numérique 978-2-8145-0436-3
19€ / 4,99€

 Vous pouvez commander ce livre directement sur notre boutique (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (AmazonPlace des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-424-7, distribution Hachette Livre.