Carnet de bord 2019, semaine 18 5 mai 2019 – Publié dans : Carnet de bord – Mots-clés : , , , , , , , , , ,

publie.net, le feuilleton, à retrouver chaque semaine, par GV.

lundi

Voilà que de bon matin, je me retrouve à utiliser le mot signalétique. Pourquoi, comment, dans quel but ? Mystère. Ou bien alors, qui sait, élucidation prévue un jour dans un prochain épisode du carnet ? Ne zappez pas, quoi. Mais là, pour l'instant, vite aller chez Philippe récupérer un Comment écrire au quotidien à expédier en Suisse (licence, certificat, facture, n° tarifaire, patincouffin...) ainsi que la (mini) caisse en prévision de la Comédie du livre à Montpellier dans quinze jours. Je récupère également au passage un support en plastique transparent qui sert soit à mettre les livres en valeur, soit, quand il est retourné, à les faire tenir debout seuls (je me comprends). Il restera un moment là sur mon bureau sans rien faire, je veux dire sans qu'il ne serve à rien, on pouvait vaguement le prendre pour un de ces objets design dont on ne sait pas fondamentalement quelle est leur fonction dans nos vies et qu'on regarde toujours par conséquent un peu du coin de l'œil, un brin suspicieux quant à leur nature profonde et à notre propre incapacité à les cerner, fermons la parenthèse. Les commandes sur le site se sont réveillées après un sommeil cryogénique de quelques semaines : à quoi est-ce dû tout ça ? Nous supputons (peut-être le Carnet de bord ?) mais en réalité on n'en a pas la fichtre moindre idée. Il y a de bonnes et de moins bonnes ondes qui se succèdent, il faut donc vivre avec.

Avant d'aller poster ce Comment écrire au quotidien, reprise des corrections d'un essai d'Olivier Le Deuff dont le titre se cherche encore un peu (et nous avec) : ce devrait être Riposte digitale : pour des maîtres d'armes des réseaux. Le texte est à présent plus clair, après plusieurs passes successives de Benoît, Philippe et moi. Il y a maintenant tant d'allers et de retours, de révisions (c'est-à-dire de textes modifiés, supprimés ou augmentés au fur et à mesure) que l'on peine à présent à y retrouver nos petits. Je reprends mes précédents commentaires et mesure l'écart entre le texte précédent et le texte aujourd'hui, par exemple ici (à gauche), on voit que je n'avais plus trop les yeux en face des trous le 27 mars 2019 à 11 h 10 et 11 h 11, ou alors là (ci-dessous) on voit qu'on peut tout aussi bien se poser de vraies questions durant ces phases de travail sur le texte :

 

 

mardi

 

C'est aujourd'hui ma deadline mentale pour transmettre à Livres hebdo et Electre nos argumentaires pour nos parutions de la rentrée. En réalité, la deadline est au 6 mai, mais il vaut mieux se prévoir un petit filet de sécurité, sans compter que je serai loin de mes emails comme on dit à partir de demain jusqu'à la fin de la semaine (petite semaine pour le carnet de bord). Ça implique de fixer un certain nombre de choses, par exemple des paginations. La V9 de Ambiance garantie est là, nous serons un tout petit peu en dessous de 200 pages pour ce premier roman, qui sortira dans notre format standard (133*203cm) en septembre. Je peaufine également le texte de quatrième de couverture pour Au canal (voir ci-dessus) dont la version imprimée paraîtra fin août ; il nous faudra aussi choisir un extrait pour l'accompagner. J'avais isolé trois passages, et je crois que nous sommes tombés d'accord sur le premier. Les voici.

On aime se rappeler les temps anciens où l’on croyait encore aux apparitions. Elles auraient eu lieu, à quelques mètres près, toujours au même endroit, au bord du canal qui longe le village.

*

Difficile de lui cacher mes intentions et les raisons qui me poussent à retourner près de l’eau, il faut lui dire la vérité, je la lui dis, je pars à l’écoute du canal pour trouver un second souffle et me composer une vie. Il dépose un doigt sur le bord de mes lèvres.

*

Je m’étais toujours demandé quel était ce monde que je voyais sur l’autre rive. Je croyais désormais que je n’attendais plus rien de ce qui pouvait arriver comme autre vie.

Après reprise de la V9, donc, d'Ambiance garantie, le texte s'apprête à prendre forme. Après avoir interrogé des trucs aussi cruciaux que la présence (ou l'absence) d'une virgule, s'il faut écrire euh plutôt que heu et l'usage des guillemets pour signaler dans le texte tous les débits de boisson, je crois qu'on est allé au bout de ce que nous pouvions accomplir sur le texte. Ça ne veut pas dire pour autant que tout soit fini, la fabrication du livre approche, puis d'autres passes de relecture sur le texte maquetté, PDF puis épreuve. Mais, déjà, se dire que ça prend, ça fonctionne. Ce qui est le cas aussi d'un manuscrit lu il y a quelques semaines, et je reprends mes notes : ça fonctionne, j'écris, mais ça ne me touche pas. Ça arrive. D'autres fois c'est précisément le contraire : ça nous touche mais ça ne fonctionne pas, et on a le sentiment d'être face à ce que Bolaño capture bien dans Amuleto, quand il fait dire à son personnage, Auxilio Lacouture, mère de tous les poètes mexicains (ça ne s'invente pas), et parlant d'un personage auteur : "le roman était mauvais, mais lui, il était bon". On en est à peu près là avec cet autre texte auquel je pense, se dire : ça ne va pas mais un jour, oui, ça va le faire, ce manuscrit ou un autre, et ce sera tellement mais alors tellement bien. Le dire, déjà. Et puis attendre donc. Et il est donc temps pour moi de disparaître deux trois jours pour voir si le ciel est plus bleu loin de Paris (oui), laisser Philippe valider les premiers règlements des droits d'auteur 2018 et faire les expéditions des commandes site ; Roxane intégrer les corrections d'Au canal, finaliser la couverture avec quatrième (voir ci-dessus), mettre en page Ambiance garantie et préparer ses recherches pour la couv, coder les epubs de MalikaAl TeatroErased, Le tournant numérique de l'Esthétique et Micheletiser à donf. À lundi les amis !