Carnet de bord 2021, semaine 19 16 mai 2021 – Publié dans : Carnet de bord – Mots-clés : archéosf, Camille Ruiz, CJeanney, Fanny Garin, jacques ancet, Laurent Grisel
publie.net, le feuilleton (que le monde du livre nous envie) à retrouver chaque semaine, par GV.
lundi
À reprendre la relecture par Christine du Temps des voix, deuxième tome de L'amitié des voix de Jacques Ancet à paraître l'an prochain, je vois tout ce que j'ai loupé moi et ça fait peur. Heureusement qu'on n'est pas seul. Quelle leçon de vie.
mardi
Point téléphonique avec Julie. La rentrée se dessine. Le représ tournent. Les éditeurs aussi. Si tout le monde tourne, comment garder ses idées fixes ? Les bonnes feuilles d'X titres paraissent dans Livres hebdo depuis plusieurs semaines (nous sommes en mai). Il y aura du lourd, peut-être dans des volumes plus importants encore qu'à la rentrée 2020. Déjà les commandes des grands groupes se préparent (nous sommes en mai). Les rendez-vous médias sont pris (nous sommes en mai). À en juger par les chiffres de vente en librairie ce mois, j'avais plutôt l'impression que tout le monde était en vacances. On comprend mieux. Le présent c'est déjà le passé. Après avoir raccroché, j'en verrai la confirmation brutalement : un libraire influent, sous le hashtag #MaRentréeLittéraire2021, propose déjà un thread des titres à suivre à l'automne. Nous sommes en mai, aucun de ces titres ne paraîtra avant au mieux trois mois, mais au fond peu importe. Le présent, qu'en faire ? Seul ce futur proche permanent semble être rassurant, et pour cause : il n'arrive jamais, puisqu'on n'est toujours tourné vers ce laps ciblé à deux trois mois d'écart. Celles et ceux qui prônaient il y a tout juste un an une refondation du monde du livre, et une réinvention de ses temporalités, un assainissement des cycles de parution, etc., que sont-ils devenus ? Ont-ils fait pschiit ? Oublions le futur du présent, consacrons-nous au futur du futur, soit 2022, qui verra la parution d'un nouveau livre de C. Jeanney, quatre ans après Yoko Ono dans le texte. Nom de code : Chooper Mercurey. Qu'y trouvera-t-on ? Pour l'heure, je peux leaker une phrase. Cette phrase : Robert Mitchum aurait pissé sur le radiateur et non pas dans le radiateur de la Cadillac.
mercredi
L'autre jour je disais à quelqu'un au téléphone : chaque fois que je lis un article de Livres hebdo, j'ai envie de changer de métier. Il faudrait donc cesser d'en lire mais toujours je me laisse prendre au piège car au fond c'est tout à fait stimulant de s'agacer contre la marchandisation de la littérature via le livre. En somme LH me donne ma dose d'indignation quotidienne. Là, il était question du rachat des éditions du Globe par Olivier Mitterrand, soit la 168e fortune française (dixit Wikipédia, dixit Challenges). Le titre de l'article est particulièrement orienté : Globe devient une maison indépendante. Le chapeau : Fondé par Valentine Gay au sein de l'Ecole des loisirs, ce label de littérature générale est racheté par Olivier Mitterrand. Globe est la cinquième maison propriété de l'homme d'affaires, après Christian Bourgois éditeur, En exergue, Matin calme et Dalva. Globe devient ainsi une maison d'édition à part entière, filiale de Christian Bourgois. De sorte qu'on est tenté de s'interroger sur le sens à donner au mot indépendant, puisque manifestement même s'il ne s'agit pas d'une major il y a constitution d'un groupe (et l'usage du mot filiale devrait poser question). Mais ce n'est pas qu'une histoire de terminologie : en choisissant de marquer l'article du mot indépendant, LH fait en fait simplement la promotion de son propre dossier sur l'édition indé, c'est un genre de réclame verticale de ses autres papiers (bien que le magazine soit désormais majoritairement numérique). De sorte que le mot indépendant est simplement, comme dans la musique ou le cinéma avant lui, et sans doute le jeu vidéo dans une certaine mesure prochainement, utilisé comme un mot clé bien marketé. Indépendant c'est fruité, c'est léger, ça veut dire que c'est pop et coloré, ça veut dire que ça bouge. C'est l'équivalent d'équitable pour le chocolat ou le café. C'est la vie.
jeudi
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Voici notre catalogue vu de très haut. Le Google Maps des livres. Vertige des métadonnées. Dans Perdre Claire, dont nous relisons l'épreuve avec Arnaud et Christine, nous passons sur le problème d'impression déjà repéré dès la livraison : ce sera réglé avec l'imprimeur, et les épreuves servent à ça. C'est assez basique : les pages noires finales ont connu un genre de boursouflure qui les a fait se plier, voire se froisser, imprimant dans le papier des genres de nervures qui apparaissent, par transparence, sur la dernière page du livre. On aurait presque l'impression que c'est fait exprès. C'est déjà arrivé ponctuellement par le passé. L'imprimeur avait corrigé.
De la fin de ce livre, à la fin des livres en général, il n'y a qu'un pas que Roxane franchit en finalisant la couverture du dernier livre à paraître en 2021, début décembre : ce sera donc La fin du livre, anthologie d'ArchéoSF s'attachant à rechercher dans le passé le chant du cygne du livre à venir. Toutes nos condoléances pour lui.
vendredi
Étrangement, quand on relit pour la énième fois un texte, comme par exemple La porte de la chapelle drapé dans ses épreuves, on est tendu dans l'énergie de la quête : trouver quelque chose à fixer, un problème, une coquille, une maladresse de formulation X ou Y. L'objectif, c'est plutôt de ne rien trouver, mais si on ne trouve rien on en vient vite à ressentir non pas du soulagement mais une forme de frustration : je ne sers à rien, je perds mon temps. Le hic, c'est que si effectivement on trouve quelque chose à corriger, une coquille la plupart du temps, on n'est pas plus heureux ni soulagé pour autant : on peste de ne l'avoir pas repérée, cette coquille, lors des précédentes relectures. De sorte qu'au fond on ne gagne jamais à ce jeu-là. C'est peut-être l'une des racines du mal de la publication, qui sait, formule empruntée à l'une des chapitres de Climats, épopée, et donc aussi du disque éponyme, bonus track pour la version numérique, qu'on peut écouter ici en attendant la parution de l'ensemble (livre plus disque) le 19 mai :
Dernière broutille à régler sur le site pour la vente du pack livre plus disque, qui devra se faire en deux produits distincts et pas sous forme d'un seul article, le taux de TVA n'étant pas le même pour le livre et pour le disque, nous proposerons donc un code promo pour les achats groupés livre et disque ensemble afin d'inciter à des lectures croisées en fonction des supports. Il est aussi l'heure d'envoyer les disques aux librairies l'ayant pris en dépôt afin qu'elles puissent les recevoir dès la parution, c'est-à-dire mercredi. Le rendez-vous est pris.
3 Commentaires
Carnet de bord 2021, semaine 20 | éditions publie.net mai 23, 2021 - 15:25
[…] titres parus en avril et en mai. Je ne vais lire aucun article de Livres hebdo preuve que je suis discipliné. Parmi les manuscrits que nous recevons, en ce moment une majorité de recueils de poésie. […]
Carnet de bord 2021, semaine 20 - Publie.net mai 23, 2021 - 15:35
[…] titres parus en avril et en mai. Je ne vais lire aucun article de Livres hebdo preuve que je suis discipliné. Parmi les manuscrits que nous recevons, en ce moment une majorité de recueils de poésie. […]
Carnet de bord 2021, semaine 22 | éditions publie.net juin 06, 2021 - 16:08
[…] que Philippe et Manon se coordonnent pour une vague de règlement de droits d'auteur, retour à Chooper Mercurey. Chooper Mercurey ne s'appelle pas réellement Chooper Mercurey, c'est un nom de code avec […]