La guerre ? Elle nous entoure. Et menée en notre nom. Et imbécile partout, soumise au fric et aux religions comme elle le fut toujours. Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'homme pense la guerre. Ni que de grands auteurs tentent vainement de penser contre la guerre. Méric a traversé la première guerre mondiale : il la connaît dans son corps, son épouvante. Ce qui est terrible, dans ce livre écrit en pleine montée du nazisme, citant Hitler mais consacrant un magnifique chapitre aux pacifistes allemands, ses frères (Ernst Johannsen), c'est qu'il démontre comment, en 1932, dans tout le monde occidental, la pensée d'une arme de destruction massive – côté anglais, américain, allemand, français – est en place. Méric parle de guerre chimique : ce qu'il décrit ici correspond parfaitement aux guerres technologiques d'aujourd'hui, et nous aident nous aussi à ce que nous disions Non (titre d'un des chapitres). Ce qui fut imposé à Hiroshima était écrit avant l'invention de l'arme atomique. Ce n'est pas pour ses qualités visionnaires que nous revenons faire jouvence à la pensée libertaire de Méric. C'est bien pour la qualité même de cette pensée, l'appui qu'il nous faut pour être ensemble dans le présent qui déraille. Revenir à Méric, c'est pour la folie d'aujourd'hui, le danger qu'on y court, et que la folie des hommes puise aux mêmes causes. Le pamphlet, ici, est solide. Il est pour nous.
FB
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