L’ensemble peut paraître impressionnant : mais est-ce que ce n’est pas une des pistes de l’édition numérique, de permettre l’accès direct au contenu précis qu’on cherche, qu’il s’agisse de Nathalie Sarraute, Bernard Lamarche-Vadel, Claude Lucas ou Michel Houellebecq ?
Mais Bertrand Leclair nous propose autre chose. Pendant onze ans, il exerce l’écriture critique et devient pour nous tous, auteurs, un repère essentiel : non pas rendre compte d’un livre, mais orienter, dégager les enjeux dans le contemporain, proposer des passerelles qui reformulent les concepts même de ce qu’on pratique : forme, voix, rapport de l’écriture à celui qui s’y engouffre.
Alors cette construction en tant que telle est décisive : partir de lignes de fractures majeures – Guyotat, Cixous – revenir en amont s’il le faut – Sarraute, Beckett – et de là s’engager vers des oeuvres au présent le plus direct, Xavier Bazot, Claude Lucas, Marie NDiaye...
Autre question : celle de la trace, de l’expérience. S’impliquer dans la critique, c’est expérimenter en quoi et comment les textes agissent, et qui les reçoit. Bertrand Leclair publie dans Politis, Les Inrockuptibles, il a plusieurs années un rôle important dans la Quinzaine littéraire auprès de Maurice Nadeau. Mais il donne des conférences, participe à des hommages (ainsi, cette étude de fond juste dans la secousse de la mort de Bernard Lamarche-Vadel).
En proposant une édition numérique de ces textes, nous reconduisons qu’ils soient ainsi partage et action : ils seront accessibles désormais, en lecture intégrale, dans quelques dizaines de bibliothèques, nos abonnées, et les pistes de recherche indexées dans leur catalogue. C’est l’intensité de cette expérience neuve qui nous est proposée, et merci à Bertrand Leclair de s’y associer.
Correction, préparation et révision : merci à Cécile Carret.
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