Quelle vie que celle de Jeanne-Marie Leprince, d'abord chanteuse et musicienne, puis mariée à un soudard viveur qui dilapide sa dot et a le bon goût de mourir tôt en duel, vengeance d'une de ses victimes au jeu.La voilà à Londres, qui reprend son métier d'enseigner aux enfants des bonnes familles, la route croisée de Daniel Defoe, qui l'entraîne à participer au « Magasin des enfants ».
Et dans ce « Magasin des enfants », d'abord, les histoires qu'elle sait raconter, les vieux contes qui se promènent d'âge en âge et de pays en pays. Le sous-titre se veut gage de la marchandise : « Contes moraux pour l'éducation de la jeunesse ». Mais la loi du conte ne change pas : les malheurs y sont de vrais malheurs. Ainsi cette phrase de « La Belle et la Bête » : « Je veux bien vous pardonner, à condition qu'une de vos filles vienne volontairement pour mourir à votre place ».
Alors quel plaisir que revenir à cette langue du XVIII° siècle, l'admirable syntaxe mise en souffle par la voix du conte, où l'expérience de la musicienne et tous les aléas de la vie donnent résonance.
À l'inusable « La Belle et la Bête », nous avons joint quatre autres histoires brèves, sur même fond d'humanité qui se rêve.
Et si par hasard vous voulez prêter votre tablette ou liseuse à quelque jeune tête, sur le siège arrière de la voiture, vous verrez s'il ne s'agit pas aussi de textes pour le présent.
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