Carnet de bord 2021, semaine 25 27 juin 2021 – Publié dans : Carnet de bord – Mots-clés : Marguerite Audoux
publie.net, le feuilleton (que le monde du livre nous envie) à retrouver chaque semaine, par GV.
lundi
Voilà : grosse partie du jour dédié à de la paparasserie, comprendre principalement des envois de contrats qui reviendront (du moins je l'espère) signés et complétés. Je laisse le détail de ce processus à l'imagination débordante des lectrices et des lecteurs.
mardi
C'est aujourd'hui que débute la tournée parisienne de Julie pour présenter les nouveautés de la rentrée aux libraires. S'il fait le temps là-bas qu'il fait présentement ici (il me semble que c'est équivalent, si ce n'est pire) j'envoie à Julie mais plus belles pensées ensoleillées. Puis je m'en remets aux relectures d'un manuscrit qui, lui aussi, comme les contrats hier, finira par revenir (car en réalité tout revient, c'est un échange équivalent, c'est comme le lire-écrire, ça communique, ping-pong, etc.). Relectures qui me permettent souvent d'enrichir mon vocabulaire, ce sera le cas aujourd'hui avec le mot inactinique, merci à qui se reconnaîtra. Quant aux manuscrits déjà relus et revenus jusqu'à moi, il convient de les reprendre dans les sens du poil et de situer ce qui a bougé en eux par rapport à ce qui reste fixe. Remonter (descendre plutôt) le fil des commentaires, par exemple, et tâcher de démêler les anciens des récents, jusqu'à parfois tomber sur des commentaires qui, décontextualisés, isolés de la phrase qu'ils sont censés questionner, plusieurs semaines après les faits, semblent bien mystérieux...
mercredi
Tiens, c'est le moment dans la semaine où je me dis : allez, on se débrouille pour faire toutes les tâches relous dans la même après-midi et après, il n'y aurait plus jamais de tâches relous ! Spoiler : les tâches relous n'ont pas disparu. Re-spoiler : en fait les tâches relous sont sans fin (!). Je ne suis pas le seul cela dit à concentrer mes tâches relous ce mercredi : Minuit vendu à Gallimard, en raison nous apprend le Figaro de synergies économiques, logistiques et littéraires (dans cet ordre). Je n'ai pas vu passer le communiqué originel, mais aucun des articles dans la presse généraliste (ou spécialisée) que je consulte ne mentionne l'habituel bullshit de circonstance qui consiste à garantir pleinement l'indépendance de la maison rachetée. Au moins c'est honnête.
jeudi
L'autre jour j'étais au téléphone avec un auteur qui a répété à plusieurs reprises l'expression campus novel. Demain, j'échangerai également au téléphone avec un autre auteur qui me dira : mon environnement naturel, c'est le garage. Aujourd'hui je suis de nouveau au téléphone, avec un auteur également, mais autre encore (un tiers auteur), qui là me dit la chose suivante : ceux qui aiment les saucisses, ils sont servis, et ceux qui aiment la philosophie stoïcienne aussi. Peut-être qu'il suffirait juste de transcrire ce que les auteurs nous disent de leurs livres ou de leur art ou de leurs pratiques quand ils nous en parlent et ça suffirait. Consigne n°1 : imaginer ces livres. Consigne n°2 : comparer l'écart entre ces livres oraux et leurs équivalents imprimés. Question subsidiaire : lequel des deux est le plus vrai ?
vendredi
Les relectures quelle aventure : en reprenant le fil des épreuves du Marguerite Audoux, je vais pour vérifier l'orthographe d'un nom de lieu, en l'occurrence Guetporon... que Google me métamorphose en gutten porn. Kein Kommentar... Suite à quoi, c'est webinaire (à qui doit-on ce mot qu'on lui donne une médaille ?). Webinaire donc, dont l'intitulé est : Journée d’étude AFNOR-BnF, Comment adapter la chaîne du livre numérique aux besoins des personnes empêchées de lire ? Mettre en œuvre l’Acte européen d’accessibilité. J'y suis pour causer moins d'accessibilité que de DRM, en l'occurrence pour présenter notre vision des DRM dans le livre numérique : tant qu'à faire, s'en passer. J'ai dix minutes temps de parole et pour onze minutes de notes, dont voici la teneur.
En espérant que je sois plus audible que lisible.