[REVUE DE PRESSE] Métamorphoses d'ovidés : Nadine Agostini sur Junkpage 5 décembre 2017 – Publié dans : La revue de presse – Mots-clés :

Merci à Julien d'Abrigeon, un article à retrouver ici.

Après Ariane et Pénélope dans Un autre Ulysse, les deux édités chez Contre-Pied, Nadine Agostini replonge sa vie dans celles des héroïnes grecques avec Histoire d’Io, de Pasiphaé, par conséquent du Minotaure chez la toujours originale maison d’édition Publie.net.

Une fois encore, Agostini joue avec le « je », le mêle au « elle », passe de l’un à l’autre – les déesses vivant sa vie, elle vivant la leur – avec une vivacité et une malice qui ravissent le lecteur, rapt consentant. « Le je en vaut-il la chant d’elle ? », demande-t-elle. La réponse est oui, on se perd avec délice dans les méandres de sa pensée-labyrinthe, s’accrochant à ses fils comme autant de pièges délicieux.

Le livre est composé de trois parties Histoire d’Io, Histoire de Pasiphaé et Histoire du Minotaure. Trois textes différents tant dans l’écriture que le propos qui forment un recueil cohérent tant les échos rebondissant d’une paroi à l’autre de son labyrinthe mental construisent une structure dans laquelle elle nous promène. On passe sans cesse avec elle de l’identification à la projection, en « femme de Minos » comme en « mère du minot ».

Dans ce livre, Nadine Agostini se livre et se délivre, jouant des jeux de mots comme autant de ressorts qui propulsent le texte vers d’autres sens, toujours très intimes. « Lasse de la laisse lasse de la laisse-moi tranquille libère libère-moi moi qui n’ai de désir aucun ». La poète ne parle que d’amours et de liens entre l’homme et la femme, réactivant les mythes comme inépuisables sources de lectures de nos vies complexes.