Le Garde-fou : l’histoire d’une parenthèse, réapprendre à respirer 30 décembre 2013 – Publié dans : La revue de presse, Notre actualité – Mots-clés : , , , , , , , , , , , ,

Merci à Natalia Arribas pour cette chronique à propos de ce touchant livre qu’est Le Garde-fou. Une chronique à retrouver ici-même.

touzeil-02-blue-grey-cadreC’est toujours avec stupeur et ravissement que je ressors de certains textes hérissée par l’émotion. Le Garde-fou est l’un de ceux-là, une rencontre inoubliable, comme un double que je découvrirais les yeux ronds, le cœur battant la chamade. Comme enivrée, bousculée par la magie des mots, l’habileté de l’auteur à partager cette période difficile sans jamais se laisser aller à la noirceur, sans alarmer, juste en utilisant des mots et des images pétris d’humanité. On pénètre dans le parc avec elle, on compte comme elle les arbres et les souches, l’obsession du comptage, un TOC. Elle donne des petits noms à chacun des autres pensionnaires : mains nouées, la rebelle, le curé etc. Près d’elle j’ai suivi les visites en chambre du psychiatre, les questions qui se suivent auxquelles elle ne sait que répondre, ou plutôt comment simplement répondre. Des journées rythmées par la prise des médicaments, les repas, les clopes fumées dehors en faisant le tour du parc, toujours dans le même sens. Les jours auxquels elle donne des noms comme Jour du prêt, Jour de l’illisible etc.

Dès les premiers mots l’immersion dans l’hospitalisation à coup de règlements et de défilement du temps. Un récit qui ne parle que d’humain, et d’amour, beaucoup d’amour. Un témoignage lucide sans oeillères, franc et sensible, touchant et drôle aussi. C’est la vie d’un microcosme, celui de personnes cabossées, celles qui rechutent et partent sans un adieu, celles que le psychiatre ou l’infirmière ronchon malmènent sans vraiment d’état d’âme. Des vies qui se croisent là dans un milieu hospitalier qu’il est difficile parfois de se résoudre à devoir quitter… un jour.

Des éclats de rires, des peurs de l’autre et de soi, se sentir déconcertée, indignée, révoltée, muette à l’écrit comme à l’oral, tourner en boucle comme dans le parc. Juste vouloir dormir, n’avoir plus jamais RIEN à penser. L’histoire d’une parenthèse, réapprendre à respirer.

Quand elle va voir le docteur P, elle a l’impression d’aller chez Mac Do. Il ne lui manque plus que la casquette, il a déjà les formules.

Toutes ces petites histoires, les malheurs des uns, les blagues des autres…Petites aventures qui illuminent le quotidien. Il y a toujours un homme qui connaît l’homme qui a vu l’ours.

Regarde mes pieds,je.Il est impossible de ne pas marcher sur les traits. On dirait que je suis la seule à y faire attention. Les pieds chevauchent les jointures des carreaux sans vergogne.

Le Tigre, L’homme qui parle à l’oreille des bateaux… Il n’était pas en séance de dessin, il est allé au village et il a craqué comme on dit pudiquement. Quand il est revenu, on l’a fait souffler plus aucun doute n’était possible.[...] Il me dit: « J’ai rendez-vous cet après-midi avec le docteur, je vais me faire passer un soufflon ». Peut-être bien qu’il en a envie de ce soufflon. Il est son seul garde-fou…

N’hésitez pas un instant à lire Le Garde-fou vous en sortirez sans doute très ému.

Le site de Tiphaine Touzeil  A présent ( parce que c’est )

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