Un mort tout neuf I Eugène Dabit

Quel livre ! Et probablement le meilleur moyen d'entrer dans l'oeuvre à la fois douce et caustique d'Eugène Dabit : chargé d'humanité jusqu'à la gueule, la douceur jusque dans la crapule, et pourtant qui vous décortique tout ça à l'acide... Construction imparable : quatre journées, presque un timing en temps réel. Ouverture : on apprend qu'Albert est mort, deuxième jour, la famille s'organise et le veille, troisième jour : ce sont les formalités, quatrième jour : on l'enterre. On ne vous fera grâce de rien, avec des passages d'anthologie, lorsqu'on visite l'appartement du mort, et qu'on décortique ses papiers, actions, rencontres amoureuses, carnet de bord de sa voiture et de la société de pêche. Alors on fait quoi et comment, chacun de nous, quand on apprend que l'oncle Albert est mort ? On n'a qu'à suivre et rire, parfois jaune. Puis quand même : il n'est pas mort chez lui, Albert, il est mort chez une dame...