[NOUVEAUTÉ] La vie des termites, de Maurice Maeterlinck 21 avril 2021 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : ,

Après les abeilles et les fleurs, avant l'espace ou les fourmis, les termites rejoignent le cycle de la nature de Maurice Maeterlinck, en numérique pour l'instant, en attendant une édition papier de l'ensemble du cycle en fin d'année.

Paru initialement en 1926, La vie des termites aborde les contrées les plus sombres du cycle et n'a rien perdu de sa modernité (poétique et philosophique). Si cette publication a fait l'objet il y a un peu plus d'un siècle d'un procès en plagiat (l'entomologiste boer Eugène Marais lui reprochant de s'être inspiré de son Âme des termites pour écrire son livre, avant de renoncer aux poursuites, semble-t-il, du fait de son addiction à la morphine), ses qualités vont au-delà de la seule rigueur scientifique. Bien que richement documenté (mais il est vrai sans mentionner Marais), le livre de Maeterlinck est avant tout un ouvrage de la pensée, qui vise à sonder les mystères de la termitière pour tâcher de percer l'obscurité de la nature humaine. Nul doute qu'en un siècle, la recherche et les progrès de la science vis à vis de cet insecte ont avancé, mais les cheminements de la pensée de Maeterlinck subsistent, de même que son incroyable vitalité poétique.

Sommaire

  1. Introduction
  2. La termitière
  3. L'alimentation
  4. Les ouvriers
  5. Les soldats
  6. Le couple royal
  7. L'essaimage
  8. Le ravages
  9. La puissance occulte
  10. La morale de la termitière
  11. Les destinées
  12. L'instinct et l'intelligence

« Sans en excepter les abeilles et les fourmis, en ce moment il n'y a pas (...) sur cette terre d'être vivant qui soit tout ensemble aussi loin et aussi près de nous, aussi misérablement, aussi admirablement, aussi fraternellement humain. Nos utopistes vont chercher, aux limites où l'imagination se décompose, des modèles de sociétés futures, alors que nous en avons sous les yeux qui sont probablement aussi fantastiques, aussi invraisemblables, et qui sait, aussi prophétiques que ceux que nous pourrions trouver dans Mars, Vénus ou Jupiter. »

Troisième opus de son Cycle de la nature, La vie des termites est peut-être pour Maeterlinck celui qui puise le plus dans la noirceur de la création. Allant à la rencontre de ces espèces, exotiques pour la plupart, parfois plus proches de nos latitudes, à qui la nature n'a semble-t-il pas fait de cadeaux, il dresse le portrait de dynasties ayant dû tout sacrifier pour éviter l'extinction. Il ne semble pas plus cruel destin à l'échelle de l'espèce que cet auto-confinement sous la terre dans une prison scellée de l'intérieur, que ces affrontements répétés avec l'ennemi séculaire la fourmi (à qui sera consacré l'ultime tome de son cycle), que ce communisme de l'œsophage et des entrailles, poussé jusqu'à la coprophagie collective. Et pourtant. Comme avec les abeilles et les fleurs, Maeterlinck se sert de la vie invisible qui grouille autour de nous comme d'un miroir tendu à l'humanité, cet insecte à l'échelle de l'univers et abritant combien de galaxies microbiennes au sein de son propre organisme. Les enjeux de survie, d'évolution voire de manipulation génétique, de construction politique ou d'aristocratie sont communs. Et cette épopée documentée, que l'on croirait écrite d'aujourd'hui, mais dont la justesse d'écriture et la profondeur de champ va au-delà du seul essai scientifique, nous éclaire toujours autant quant aux modèles d'anticipation de nos destinées inquiètes.

 


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ISBN 9782371772632  : 1,99€

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