[REVUE DE PRESSE] La comédie urbaine : un antidote à la morosité, magistral, jouissif. 19 janvier 2021 – Publié dans : La revue de presse – Mots-clés :

Merci à Evelyne Leraut pour cette chronique que vous pouvez retrouver ici-même.

Jubilatoire, subtil, « La comédie urbaine » est d'utilité publique, le remède anti-déprime. L'antidote à la morosité, le gris effacé du tableau. Vous allez sourire, annoter les références, les malices et les clins d'oeil. « Il est cool Georges. Il est Grec. Il est poète lui aussi. Je suis sûr que si Homère avait un prénom, ce devrait être Georges. » « En attendant c'est super de se voir en Mandrin. » L'humour est une boîte de couleur. Ici, vous allez subrepticement vous élevez dans les signaux littéraires, les degrés de l'écriture de renom de Sébastien Doubinsky. le summum est ce côté Diogène, décalé, un pied de nez à l'adversité. Comme on les aime ces trois histoires qui s'emboîtent telles des poupées gigognes. Ces trois lascars, le poète, le barman et le philosophe égaré dans sa quête existentielle cobaye de laboratoire également. Gare aux rebondissements ! « Ma vie normale » est le lever de rideau de « La comédie urbaine ». Libraire côté ville, le narrateur se pense poète. « Un roman posthume de Marguerite Duras quinze euros. Schling ! » « La journée passe. Nous vendons. Nous bavardons. Nous vendons. La journée repasse. » le narrateur est jeune, hors du circuit conventionnel. Il vit avec Akiko qui « qui bosse à Cradigel. » Binôme affuté aux averses, aux petites galères, aux fins de mois difficiles Quelques bières et plus. Même pas peur même pas mal ! La jeunesse est leur garde-fou. « Je n'ai qu'une seule chose en tête et cette chose, vois-tu, eh bien, c'est mon poème et mon poème c'est toi ! » « Il vient de se faire refuser par Gallimoche. » Cette comédie urbaine est une satire. Les chaises tombent au sol. Les pied-nickelés vont entrer en action. « Il n'y a pas pire que des poètes remontés. C'est toujours eux les premiers sur les barricades. Ils ne s'interrogent pas, les poètes. Ils foncent. » Et là les amis, le rythme est un tour de manège. « Moi c'est Dante et Béatrice. Lui, plutôt Miller et ses pouffes. » La joie de lire cette comédie est une étreinte avec les protagonistes. « C'est pas des flics, qu'il faudrait leur envoyer, c'est des poètes. Homère, Shakespeare, Ronsard à Bobigny au Val Fourré, aux Minguettes, pour réapprendre aux gens la valeur des mots. Leur beauté est gratuite. Accessible. Universelle. Bordel de merde. » Voyez cette comédie, ces sourires aux lèvres, cette marche ubuesque qui contre le conformisme. Ne pas dire ce qui va se passer. « Ouvert en août » et « Castrol Hôtel » sont des pépites. On aime ce fil rouge, cette continuation dans la dérision, dans ce nihilisme qui s'invite à la comédie. Ces trois jeunes hommes dont la vie est dans ce hors cadre qu'on affectionne. La trame est un cahier du jour, cette saveur pétillante qui reste constante jusqu'au bout. Que dire des femmes ici, contemporaines, actives, féministes, libres. Retenez bien le nom du groupe de hardcore d'Akiko « Les Furies » ! Ces trois récits sont un hymne de fraternité, de bonne humeur et d'optimisme. Haut les coeurs ! Un saut dans la flaque des diktats sociétaux, la marginalité comme issue, les actes assumés et ça fait un bien fou. « La comédie urbaine » est dans ce summum littéraire. Dire les importances avec légèreté. Prendre soin de la lecture car elle est gagnante. Sébastien Doubinsky est digne d'un génie évident. Comme j'aimerai voir « La comédie urbaine » en version 3D. Lisez ce livre, offrez-le à vos amis, glissez-le sur un banc pour un poète égaré et mélancolique. Si vous avez un cadeau à faire c'est celui-ci ! du rire en myriade ! Trois derniers mots : thérapeutique, magistral, jouissif. Publié par les majeures Éditions Publie.net.