[REVUE DE PRESSE] L'Âme du miroir : le fléau de la peste 14 septembre 2019 – Publié dans : La revue de presse – Mots-clés :

Merci à Emeline Dardoff pour sa chronique à retrouver ici.

« La généalogie du malheur. »

Si avoir une propension pour le progrès éloigne de la nature et produit des maux propres à l’homme dixit Jean-Jacques Rousseau, il semble que la proximité avec la nature et ses éléments pourvoit également des problèmes préoccupants. En effet, il est des époques et des peuples où l’environnement naturel sert de prisme par lequel on spécule sur l’existence et les phénomènes invisibles, au surplus que l’on associe à des présages. Les mythes et les croyances qui par suite sourdent de ces supputations s’avèrent assimilables à des parties constituantes d’un langage.

En 1814, en territoire turc, les sujets mahométans et chrétiens du Sultan sont témoins de l’expansion exponentielle des trépas. Les autorités locales sont attentives aux chargements et aux passagers des bateaux aux pavillons étrangers, pourtant même la prudence ne peut endiguer l’augmentation des morts. Le fait est que le fléau de la peste appuie l’attachement de la population aux augures ; au reste, la lune représente une référence déifiée et initiatrice de rites en son honneur dans le dessein qu’elle lui explique ces événements en apparence extraordinaires.

Le roman L’Âme Du Miroir, de Stavroula Dimitriou, repose sur des archives qui rapportent l’accueil de la peste dans une ville reculée de la Grèce actuelle, au XIXe siècle. Cela contribue à l’aspect réaliste du récit et au déploiement d’une atmosphère d’une pesanteur saisissante. Par surcroît, il met en perspective des problématiques métaphysiques passionnantes au moyen de personnages (comme Toska) aux prises avec des interrogations identitaires à cause de certaines émotions singulières éprouvées et d’une poignée de postures inédites issues de la percée de la peste.

SOURCE :

L’Âme Du Miroir, DIMITRIOU Stavroula

EDITIONS PUBLIE.NET, 17 euros