[NOUVEAUTÉ] Au canal, de Marie-Laure Hurault et Frédéric Khodja 21 août 2019 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : , ,

Premier temps de notre rentrée, Au canal  est un livre double. D'abord, car il est né d'une collaboration : Marie-Laure Hurault pour le texte, et Frédéric Khodja pour les collages photographiques. Ensuite, car le livre vit dès à présent sa seconde vie, après une première parution uniquement numérique il y a plusieurs années dans la collection Portfolios de Jérémy Liron et d'Arnaud Maïsetti. Pour cette occasion, il voit se déployer un texte revu et corrigé, et une atmosphère graphique réinventée pour s'adapter à l'objet papier (notre format semi-poche parfait pour ce type de roman court). Enfin, car le livre vous emmènera dans des zones troubles de notre monde présent, entre les genres connus, à la frontière avec d'autres univers artistiques (la photographie comme on l'a vu, mais aussi le cinéma auquel semble sans cesse se référer le récit).

Dans ce livre très visuel, qui se tisse autant dans la recherche permanente de clair-obscur que dans la nécessité d'occuper l'espace au sens large, on se sent en sursis. Quelque chose va se produire, là où les ombres prennent racine, de l'autre côté du miroir. Quoi ? Il vous suffira d'aller à votre tour au canal pour le découvrir...

 

On aime se rappeler les temps anciens où l’on croyait encore aux apparitions. Elles auraient eu lieu, à quelques mètres près, toujours au même endroit, au bord du canal qui longe le village.

Au canal, on y va comme d’autres iraient de l’autre côté du miroir, avec l’idée de se rapprocher des zones troubles de la vie. C’est là, aux lisières des forêts, à la surface des eaux, dans ces interstices où prennent racine les contes, que la fiction s’instaure.

Dans ce roman de l’ombre qui fait de la lumière l’enjeu de toute chose, Marie-Laure Hurault fait de chaque scène un tableau. Tout au long de ce périple, les montages photographiques de Frédéric Khodja font plus qu’accompagner le récit : ils tissent un réseau de perspectives et de correspondances qui mettent l’espace à la jonction des regards.

Récit de violences, récit de douceur, récit des limbes à mesure qu’on les sonde, Au canal est peut-être l’expression littéraire la plus proche d’un cinéma recomposé par l’écriture. Doublé d’une invitation à se perdre, et par là-même à se trouver.

Lu par Eric Pessan

Il y a un double propos dans ce livre (triple, en fait) : à mesure que la narratrice enquête pour savoir quel drame a bien pu se dérouler le long du canal, le roman cherche sa forme et tourne autour du polar sans jamais totalement s'y laisser enfermer. Le troisième propos est tissé par les montages de Frédéric Khodja qui ajoutent une épaisseur de mystère et réécrivant eux aussi des images d'archives. Ma lecture a peut-être été conditionnée par les liens que je connais avec Marie-Laure Hurault et l’œuvre romanesque de Maurice Blanchot, mais j'ai retrouvé dans ce livre cette densité du hors-champs, les ombres portées, et le jeu - en définitive - avec les conventions romanesques, que l'on connait dans les romans (trop souvent sous-estimés) de Blanchot.

Lu par la librairie Michel Descours

Une très belle fiction, intrigante, fascinante, entremêlant les niveaux de perceptions, est à paraître dans quelques jours, le 21 août, aux éditions publie.net. "Au canal" de Marie-Laure Hurault, avec des images de Frédéric Khodja. Le livre sera disponible à la librairie Michel Descours dès le 21 août. Et nous accueillerons les deux auteurs à la librairie le samedi 14 septembre, à 17 h, pour dialoguer au sujet de ce roman, à la lisière des forêts, à la surface des eaux, roman qui fait perdre ses repères au lecteur. A travers une magnifique langue.

Lu par Yasmina Mahdi pour Le capital des mots

L’écriture de Marie-Laure Hurault est hantée. Au « je » au féminin – une femme raconte, se raconte -, s’ensuivent des descriptions linéaires essentiellement au présent, un espace diégétique en temps réel. C’est une écriture qui avance au fur et à mesure. Le crime abolit l’action puis la conscience se réveille – symptomatisée. La violence habite l’intention, d’où un vocabulaire du crime : « tué », « suffocations »,« l’assommer »,« brûler »,« se cogner »,« sombrer », etc. L’alerte (le qui-vive) se glisse dans ce quotidien relativement abstrait, et les faits évoqués sont simples mais énigmatiques : « Le cristal sonne le glas des paroles à venir énoncées dans l’intention collective de tuer le temps. Ces paroles contribueront plus que le reste à réaliser l’oubli ». Le lecteur averti est emmené à mi-chemin entre le Nouveau roman, l’écriture blanche, le genre policier et le fantastique ; ainsi, pas de point de suspension, ni d’anaphore du « je », mais un continuum où la psychanalyse rentre en jeu/je. Tel le pharmakon platonicien, le mal et le remède se côtoient tour à tour, s’affrontent pour s’abolir. Un descriptif presque médical suit les personnages, les confine à la pathologie.Lire l'ensemble de la chronique

 

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168 pages
ISBN papier 978-2-37177-580-0
ISBN numérique 978-2-37177-225-0
15€ / 5,99€

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