[REVUE DE PRESSE] Facultés de Michaux : une restitution respectueuse et fidèle de la magie traversant le travail d’Henri Michaux 2 juin 2019 – Publié dans : La revue de presse – Mots-clés : ,

Merci à Emeline Dardoff pour sa lecture des Facultés de Michaux de Pascal Gibourg. Sa chronique est à retrouver sur son site, ici.

Que mon œil et ma main soient d’accord, et restent jusqu’au bout à l’affût de ce qu’offre le monde.

De ses exaltations de furie à ses transports de félicité, l’artiste Henri Michaux s’avérait de l’ordre de l’excès. Il était également enclin à l’action dans tous ses états ; les productions picturales protéiformes, par surcroît la création poétique aux contours considérables, attestent de sa propension au mouvement. Il s’immergeait dans l’ailleurs par le biais d’un bateau vers l’Afrique ou de la drogue dans la mesure où son corps, dont la main engagée dans l’entreprise esthétique, se consumait sous l’effet de la souffrance. Consommer de la mescaline l’enlevait en effet à la vie matérielle dans le dessein de lui faire connaître des états d’exception, à la limite de l’aliénation mentale, où la langue des abîmes modifie les délimitations de l’espace et du temps voire mobilise des visions oniriques.

L’essai Facultés De Michaux, de Pascal Gibourg, solennise de façon substantielle la sensibilité d’Henri et l’énergie de Michaux dans un ensemble de chapitres succincts, mais efficaces. Il réussit à mettre en relief des faits existentiels, en apparence anodins, à la lumière des réalités d’une époque et d’une personnalité aux particularismes passionnants. L’ouvrage se différencie donc des autres publications sur le même thème par une restitution respectueuse et fidèle de la magie traversant le travail d’Henri Michaux. Par surcroît, les propos rapportés se mêlent à une approche subjective de son parcours sans que cela ne dépare ; les mots prononcés paraissent par suite à échelle d’homme.