[NOUVEAUTÉ] Sardinia, de Daniel Bourrion 10 janvier 2015 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : ,

Les abonnés au catalogue publie.net ont pu découvrir le texte en avant-première, le voici à présent disponible pour tout le : Sardinia, le road-trip aux US raconté par Daniel Bourrion.

Sardinia trouve son origine dans un road-trip réalisé durant l’été 2013 sur la façade Est des États-Unis aux côtés de Jean-Christophe Diedrich et Olivier Toussaint, et documenté (textes, photos et croquis) en temps réel sur le site dédié On the Route.

Sardinia est un récit fictionnel écrit par Daniel Bourrion et inspiré de cette aventure de route.

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Photo Olivier Toussaint

 

L’auteur a traversé les États-Unis avec deux amis durant l’été 2013, un site réalisé en temps réel rend compte de cette expérience : On the RouteSardinia est un récit qui n’a rien du carnet de voyage, c’est l’histoire de jeunes gens qui ne sont jamais sortis de chez eux, n’ont jamais voyagé, et s’ennuient dans leur insignifiante petite ville, Sardinia, État de New York, États-Unis, « autant dire le trou du cul du monde, autant dire l’enfer où l’on était coincé pour toute l’éternité qu’on se disait sauf à trouver le moyen de partir d’ici. »

Daniel Bourrion aborde ce voyage initiatique à travers les États-Unis, de Chicago jusqu’aux rives du Mississippi, sous la forme d’une fiction mouvementée dont la prose spontanée, sans ponctuation, convoque bien évidemment Sur la route, le roman de Jack Kerouac, et son rouleau original. Un road-movie qui se lit sans s’interrompre. D’une traite. L’absence de ponctuation est un choix délibéré de l’auteur, rien à voir avec un exercice de style. Le lecteur avance dans le récit en tâtonnant, hésitant, sans savoir où finit la phrase qu’il vient de commencer, où débute la suivante, avançant ainsi comme sur une route dont on découvre l’itinéraire en cours de chemin, le parcours se dessinant au fil du temps et des paysages traversés.

Texte sous forme de partition qui invente sa propre musique, fait résonner le son des mots, l’imbrication des phrases, leurs entrechoquements et leurs dialogues, leurs fulgurances, comme s’il s’agissait d’une composition musicale au rythme d’une chevauchée fantastique. Ruban de prose éruptive, compacte, blocs de mots qui déboulent sur l’écran comme le paysage derrière la vitre du véhicule qui file à vive allure, la fuite en avant de ces personnages, pressés d’échapper au trou perdu qui les a vu naître, son absence de perspective. Cavale que ces mots énoncés sans respiration, d’un souffle mais sans asphyxie, qui appelle la voix pour trouver sa voie, jamais à bout de souffle, nous font sentir de l’intérieur. « … rouler dedans à l’infini jusqu’à ce que d’un coup encore à nouveau plus rien des arbres des arbres des arbres et la trouée devant dans le ciel bleu d’où on allait tout droit au Sud… » Et nous sommes avec eux dans la voiture, à l’affût de ce qui pourrait leur arriver à chaque virage, à l’aventure, à chaque étape de leur périple, en même temps que fascinés par les paysages qu’ils traversent et qui les transforment peu à peu, à vitesse grand V.

Pierre Ménard

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