[REVUE DE PRESSE] Surveillances, lu par Tu Lis Quoi 29 juin 2016 – Publié dans : La revue de presse – Mots-clés : ,

Surveillances - CollectifCes histoires là vous feront froid dans le dos. Et peut-être même réfléchir à deux fois avant de poster votre localisation au supermarché…

La quatrième de couv :

Fut un temps où la sauvegarde de nos vies (sauvegarde au sens informatique qu’on lui prête aujourd’hui) était l’apanage des artistes, et notamment des écrivains. Mais, à l’heure de la surveillance de masse, des réseaux sociaux et des algorithmes invasifs, si nos vies sont suivies en temps réel, serons-nous encore capables de les écrire ? Née dans un contexte sécuritaire particulier où, de New York à Paris, sous prétexte de lutter efficacement contre le terrorisme, l’état d’urgence est devenu la norme, cette question nous concerne tous.

Parce que la pratique de l’écriture se heurte tout particulièrement à ces enjeux, et dans le prolongement d’un symposium organisé en novembre 2014 dans le cadre du Festival du Film de Lisbonne sur le thème « Créateurs et surveillance », Céline Curiol et Philippe Aigrain ont invité dix écrivains contemporains à donner corps à cette question.

D’Orwell à Amazon en passant par les drones espions, Noémi Lefebvre, Christian Garcin, Marie Cosnay, Céline Curiol, Claro, Carole Zalberg, Bertrand Leclair, Miracle Jones, Cécile Portier, Isabelle Garron, Catherine Dufour et Philippe Aigrain s’en remettent à la fiction et au langage pour nous ouvrir les yeux.

Mon avis :

Que se passerait-il si demain des caméras de surveillance étaient installées dans toutes les salles de classe? Est-ce que les élèves agiraient toujours de la même façon? Ou «être surveillé accroît-il notre sentiment de culpabilité?» Et «si nos vies sont suivies en temps réel, serons-nous encore libres de les écrire ?» Parce qu’à l’heure de la surveillance généralisée, «je te vois quand tu penses que tu es seul avec nous tous. (…) Je te vois quand tu m’entends.»

Douze écrivains pour imaginer ce que serait notre monde à l’heure de la dictature de la surveillance. Douze textes pour composer avec cette idée. Pour ceux qui n’ont rien à se reprocher. Pour ceux aussi qui auraient des choses à cacher. A l’heure où nous partageons volontairement quantité d’informations sur nos parcours, sur nos achats, sur nos loisirs, sur notre vie, quel impact si demain nous versions dans une société sous surveillance constante et contraignante. Si, sous couvert de nous protéger, nous acceptions d’être de potentiels suspects avant tout?

«Cette apparente indifférence du public vis-à-vis de la surveillance de masse vient peut-être du fait que cette surveillance-là se dévoile sous un costume qui nous est familier», nous dit Guillaume Vissac dans la préface. Elle s’est installée petit à petit. Sous prétexte de nous simplifier la vie. Mais au fond… A qui profite cette surveillance là? Et jusqu’où peut-on la laisser s’installer avant qu’il ne soit trop tard? Mais peut-être est-il déjà trop tard ? En tout cas, ces histoires là vous feront froid dans le dos. Et peut-être même réfléchir à deux fois avant de poster votre localisation au supermarché…

Extrait

Découvrir un extrait sur le site des éditions Publie.net.

Surveillances

Détails :

Auteur : Collectif
Éditeur : Publie.net
Date de parution : 11/05/2016